L’opposition conservatrice de l’ex-Premier ministre bulgare Boïko Borissov a remporté les élections européennes, selon les résultats définitifs officiels communiqués le 28 mai, et réclame des législatives anticipées. Le parti Gerb (PPE) a obtenu 30,4% soit six sièges sur un total de 17, a annoncé la commission électorale. Les socialistes (18,93%) et les libéraux du parti de la minorité turque DPS (17,27%) remportent quatre sièges chacun pour le parti socialiste européen et pour l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE).  Un nouveau parti populiste, « Bulgarie sans censure » (BBC) a gagné 10,66% et deux sièges. Ce nouveau parti n’a pas encore annoncé vers quelle famille politique européenne il se tournerait. Le Bloc réformateur (6,45%), coalition de partis de droite qui s’orientera vers le PPE, remporte un siège. Le taux de participation s’est établi à 36,15%, légèrement au-dessous de celui de 2009 qui s’élevait à 37,73%. Ces résultats sont cependant interprétés en Bulgarie comme une grave perte pour le PSB conduit par Serguei Stanichev, président du parti socialiste européen. Le gouvernement Orecharski, qui avait été confronté à une forte pression de la rue pour démissionner il y a un an, risque une nouvelle déstabilisation.

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Le parti social démocrate slovène SD recueille 8.02 % de voix obtenant alors un seul siège au sein du Parlement européen. Raison pour laquelle le président de ce parti Igor Luksic décide de présenter sa démission. Igor Luksic a succédé à Borut Pahor en juin 2012, actuel président de la Slovénie. Le Ministre de l’Agriculture Dejan Zidan assumera la présidence jusqu’au congrès du parti prévu après les élections législatives.

Lien du site du parti SD (en slovène)

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L’édition romande du quotidien gratuit 20 minutes a publié le 28 mai une analyse des conséquences du scrutin européen qui s’est tenu le 25 mai et qui a mené à une percée des partis populistes, notamment en France. Le journal appuie son analyse sur des commentaires du président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani, qui souligne que « la montée des populismes en Europe s’est accélérée avec la crise économique ». Selon lui, « le défi eurosceptique est lancé à la fois aux Etats membres et aux institutions européennes. Les premiers exigent un langage de vérité des gouvernements concernant les réformes nécessaires qui soient assumées, même au prix de la perte du pouvoir. Les secondes ont besoin d’une feuille de route qui fixe des priorités, avec un calendrier, par exemple de rapprochement fiscal et pourquoi pas social. »

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Selon les estimations du 27 mai, l’alliance de centre gauche dirigée par les sociaux-démocrates au pouvoir en Roumanie remporte les élections européennes avec 37,6 % des voix et 16 sièges. La Roumanie, pays qui a un fort taux de confiance en l’Union européenne, envoie 32 élus au Parlement européen. Les libéraux sont suivis de l’opposition de centre droit avec 15% des voix. Ces derniers ont annoncé lundi qu’ils quitteraient l’Alliance des libéraux et démocrates européens (ALDE) pour rejoindre le Parti populaire européen (PPE) en lui offrant un renfort de six sièges. Selon les estimations, cela porterait à 15 le nombre de sièges obtenus par le PPE en Roumanie. Dans cette même famille politique européenne, les démocrates-libéraux (PDL, opposition), formation dont est issu le président de centre droit Traian Basescu mais récemment désavouée par ce dernier, a obtenu 12,23% des voix et quatre sièges. Le Mouvement populaire (PMP, opposition de centre droit), un parti récemment créé qui a bénéficié du soutien ouvert de M. Basescu durant la campagne électorale, est arrivé en 6ème position, avec 6,21% des suffrages, derrière un candidat indépendant et le parti de la minorité magyare UDMR.

Lien des résultats du Parlement européen

Magali Balent, directrice des projets et chercheur à la Fondation Robert Schuman, était « L’invité des matins » sur France culture. Elle est interrogée sur le vote du Front national et de l’extrême-droite aux élections européennes. Elle rappelle que le Front national est avant tout un parti nationaliste et explique que, pour les électeurs qui ont voté FN, « les enjeux européens ont joué à la marge ». Elle souligne qu’un grand nombre d’entre eux se sont déterminés sur des enjeux nationaux ; ils ont donc été tentés de sanctionner les gouvernements et les élites au pouvoir. Mais, elle explique que cela ne signifie pas que les électeurs des partis extrêmes ne votent que sur des enjeux nationaux. En effet, dans le cas de la France, le discours du FN pour les élections européennes était un discours sur l’Europe « anti-européen certes », mais « avec des arguments qui concernaient l’Europe », alors que « les autres partis traditionnels n’ont pas su apporter des arguments sur l’Union européenne » souligne-t-elle.

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Dans une tribune parue le 26 mai 2014, le président du Comité scientifique de la Fondation Robert Schuman, Jean-Paul Betbèze, analyse l’impact des élections sur la gouvernance européenne. Selon lui, le séisme provoqué par les résultats de ces élections en France et en Europe, doit conduire la gouvernance européenne à choisir entre deux options : « la « renationalisation » ou un « fédéralisme plus régional » ». Jean-Paul Betbèze analyse ainsi que si c’est le choix de la « renationalisation » qui est fait au niveau européen, cela conduira à une perte d’importance de Bruxelles au profit des Etats membres qui négocieront entre eux, tandis que la voie vers le fédéralisme implique « une mise en commun de grandes décisions stratégiques » dans plusieurs domaines. En tout état de cause, pour Jean-Paul Betbèze, ces « élections ont envoyé un avertissement : il n’y en aura pas d’autre. »

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Après la débâcle des deux principaux partis politiques français aux élections européennes, le président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani a publié le 27 mai un éditorial dans Le Figaro, dans lequel il analyse les principaux enseignements de ces élections. Abstention, politisation et personnalisation du scrutin, logique de coalition mais surtout exaspération des électeurs européens, autant de domaines où il faut chercher ces enseignements. Selon Jean-Dominique Giuliani, « il constitue une ardente obligation de réagir : les Européens (…) veulent que leurs dirigeants tracent des perspectives claires à leurs politiques sous contraintes ». Le temps est donc venu pour les nouvelles institutions européennes de « se réformer, d’agir et de communiquer différemment », car l’esprit pro-européen est majoritaire non seulement en Europe, mais aussi en France, où « 62% des Français souhaitent rester dans l’euro. »

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Les forces de droite sont arrivées en tête des élections européennes qui se sont déroulées dans les 28 Etats membres de l’Union européenne entre le 22 et le 25 mai. Le Parti populaire (PPE) a recueilli 28,36% des suffrages et remporté 213 sièges, en recul cependant par rapport au précédent scrutin du 4-7 juin 2009 (- 61 sièges). La baisse des chrétiens-démocrates ne profite pas aux Socialistes & démocrates (S&D) qui ont obtenu 25,17% des voix et 189 élus (-7). L’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE) a pris la 3e place du scrutin européen avec 8,52% des suffrages et a remporté 64 élus (- 19). Les Verts/Alliance libre européenne ont obtenu 6,92% des voix et 52 élus (-5). Les Conservateurs et réformistes européens (CRE/ECR) obtiennent 6,13% des voix et 46 élus (- 11) ; ils ont devancé la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), qui a obtenu 5,59% des suffrages et 42 sièges (+ 7). Europe libertés démocratie (ELD/EFD) a recueilli 5,06% des voix et 38 élus (+7). Enfin, les non-inscrits ont remporté 5,46% des voix et 41 élus (+ 8). Restent 66 nouveaux élus qui n’appartiennent à aucun groupe politique et qui, ensemble, ont obtenu 8,79% des suffrages. Pour la première fois dans l’histoire des élections européennes, la participation a enregistré une très légère hausse. Elle s’est élevée à 43,09%, soit +0,9 point par rapport au scrutin des 4-7 juin 2009.

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Dans une dépêche le 25 mai 2014, l’agence France presse (AFP) évoque le scrutin européen au cours duquel les Européens votent pour des élections dominées par des enjeux nationaux, menacées par l’abstention et la montée des eurosceptiques après des années de crise, et pleines d’incertitudes sur la prochaine Commission. Elle cite le président de la Fondation, Jean-Dominique Giuliani, qui souligne que « L’euroscepticisme ambiant va être « renforcé par le vote contestataire contre les partis de gouvernement ». Il estime que « C’est une grosse pagaille qui s’annonce » pour former des groupes eurosceptiques au parlement européen. Il précise que « la tentative du Parlement européen de politiser et de personnaliser les élections n’a pas marché ».

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Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, était l’invité de « Good Morning Business » sur BFM TV. Il analyse les résultats des élections européennes et notamment la montée de l’euroscepticisme. Il explique que la France a fait de nouvelle fois figure d’exception pour ces élections européennes. Selon lui, cette montée eurosceptique est un vote sanction vis-à-vis de la politique du gouvernement. Il cite notamment un sondage – Institut CSA / Institut Montaigne / Fondation Robert Schuman / Orange / BFM TV – selon lequel 52% des personnes interrogées estiment que l’appartenance de la France à l’Union européenne est une bonne chose et 64% ne veulent pas sortir de l’Union européenne ou de l’euro.

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